Suivez les grandes étapes du projet


Des trouvailles archéologiques


Les recherches menées depuis le 15 juillet 2020 par les archéologues de l’Inrap au château de Pierre-Percée ont permis de remonter le temps à travers de nombreuses découvertes. Un « butin » qui pourrait s’étoffer avec les fouilles imminentes à proximité de la tour-donjon ouest notamment. Qui entraînent toujours la fermeture du site au public, pour raisons de sécurité.

Reconnaissance, nettoyage, documentation, photographies, fouille, relevé, prélèvements ou encore positionnement topographique sont autant d’étapes nécessaires à la mise en œuvre d’une fouille. Si cette dernière requiert beaucoup de patience, les résultats sont souvent à la hauteur des attentes. Responsable d’opération médiéviste en charge des fouilles au château de Pierre-Percée pour le compte de l’Inrap (institut national de recherches archéologiques préventives) depuis le 15 juillet dernier, Antoine Lacaille pourrait en témoigner !
Il s’est abord appuyé sur le travail de dégagement réalisé dans les années 1970 à proximité de la tour orientale du château pour découvrir un sol « remarquable » sur lequel on imagine la marque d’une sole de cheminée murale ou d’un support de poêle intégré dans le corps de logis annexe.
Puis, il s’est attelé à examiner les dizaines de portions de murs apparaissant à différents endroits du château qui pourraient être assimilées à des édifices ou des courettes. De la même façon, l’analyse de la plateforme proche de la tour-donjon ouest lui a permis de découvrir plusieurs murs dont celui dans l’espace cour s’apparentant à celui d’un four voire d’un escalier en vis, ou encore ceux du petit réduit situé à l’angle nord-est du bâtiment qui pouvait être, à l’origine, un petit espace de stockage ou un escalier donnant accès à une pièce semi-encavée.
D’autres observations sur les parties hautes de la tour-donjon et notamment des ouvertures médiévales rendent compte des traditions constructives établies pour les châteaux en grès vosgiens des années 1200. Des trous et encoches repérés après étude des parements (faces visibles d’une pierre) permettent d’imaginer un passage et des ancrages d’une galerie en bois permettant l’accès à la porte du troisième niveau, des ancrages de poutres pour l’aménagement de constructions adossées à la tour au nord et à l’est ou encore des trous de boulins pour des restaurations ponctuelles, pose d’une gouttière ou poteaux entre autres.
D’autres indices (graffiti en partie haute indiquant la réinstallation de planchers, l’inscription « 1908 » au sommet de la tour, pose de témoins en ciment) permettent d’établir qu’après son abandon en 1635, le site a été de nombreuses fois rénové pendant et après la Première Guerre mondiale.
Les prochaines étapes comprenant les fouilles de l’environnement de la citerne et de la partie située dans l’angle sud-ouest de la tour-donjon ouest ou encore les observations et les relevés de cette tour occidentale vont sûrement apporter davantage de connaissances sur ce château dont les secrets ne sont pas encore tous dévoilés.


La fouille archéologique continue


La fouille archéologique est menée par un responsable d’opération médiéviste, ponctuellement aidé d’un archéologue technicien et d’un topographe. Il reste à mener la fouille dans l’angle sud-ouest de la tour-donjon ouest, à terminer les analyses sur les dernières portions dégagées du mur d’enceinte, à suivre la dévégétalisation de la citerne et à compléter l’analyse de la tour-donjon une fois l’échafaudage installé. Un vaste programme qui a déjà porté ses fruits. 

Les escaliers
Très peu de maçonnerie subsistent auprès des deux escaliers taillés dans la roche (l’un permettant l’accès au château, et l’autre à la tour orientale). Cependant, de nombreux aménagements dans la roche permettent de déduire plusieurs informations. Le grand escalier d’accès au château a été abaissé par retaille de la roche au moins une fois. Il y a pas moins de trois systèmes de fermetures distincts, avec des portes fermant par crapaudine et barres ancrées. Une structure maçonnée en partie basse qui semble constituer une clôture participe à la protection de cet escalier qui reliait la basse-cour fortifiée au château. Des structures en bois prenaient également place dans cet espace.
Le petit escalier comprend une porte médiane. Les trois dernières marches, en bas, ont été probablement ajoutées lors de la redéfinition du niveau de sol de la tour est.

La tour-donjon ouest

La tour-donjon ouest a été fouillée jusqu’à la roche, formant le sol en palier. La majeure partie de la terre et des pierres retirées correspond aux gravats issus de deux démolitions : dans les années 1950, et un effondrement plus limité mais plus ancien (cette couche a révélé une pièce de monnaie de 1885). En conséquence, de gros blocs, dont certaines parties de la petite fenêtre du 3e niveau, ont été dégagé. Tout au fond du sondage se trouvait une couche charbonneuse, issue d’un incendie, plus ancienne. Ces couches accumulées formaient une élévation moyenne de 1,30 m. Il est à présent certain que la tour avait déjà été fouillée jusqu’à la roche au début du XXe siècle. Le rez-de-chaussée de la tour comporte de nombreux trous aménagés sur les parements, correspondant notamment à la pose des échafaudages pendant les restaurations anciennes. Par ailleurs, plus de 80 graffiti ont été reconnu. La majorité date des XVIIIe-XXe siècles, ce qui correspond surtout aux traces laissées par des personnes de passage. Les parements extérieurs de la tour conservent du côté est les traces de l’aménagement d’un bâtiment (de type logis) contre.

La tour est

La tour à l’extrémité est présente, comme son homologue, une base à chanfrein sur l’élévation extérieure. Le mur extérieur comporte aussi des impacts, peut-être créé par des faits de guerre. La construction de cette tour semble se placer aux XIIIe-XIVe siècles au plus tôt, mais quelques indices laissent à penser qu’elle remplace une structure maçonnée plus ancienne. Le sol intérieur, qui comprend un banc de roche, a été probablement abaissé. La tour est divisée en trois espaces minimum. Une fenêtre taillée dans la roche, inconnue jusqu’ici, a été découverte, ainsi qu’une base de colonne en réemploi dans le blocage du mur. Plusieurs portions du mur d’enceinte ont été dégagées, tant sur la face sud que sur la face nord.

Le mur d’enceinte

Le mur d’enceinte a déjà été restauré avec des joints ciments, notamment en 1978 (d’après une date inscrite), soit quelques années après la réalisation des fouilles. Le mur d’enceinte n’est pas homogène. Il est très épais, composé en parement extérieur d’imposantes pierres et forme un angle à un endroit où devait se dressait un bâtiment élevé. A l’inverse, une portion du côté sud montre un mur peu épais composé de moellons de dimensions modestes, probablement à un endroit où ce mur ne forme qu’une simple clôture. Il faut insister sur l’ingéniosité des constructeurs quant à l’adaptation des murs aux courbes naturelles du terrain. A plusieurs endroits, le mur se place au plus près de la falaise. L’arrière du mur est alors directement appuyé contre la roche, qui est quelquefois retaillée en encoches. Le dégagement de la terre qui recouvre ces murs a permis de retrouver des ossements d’animaux, fragments de céramiques médiévales, tuiles de différentes formes et un peu de verre à vitre qui feront l’objet d’études spécialisées. La portion conservée du mur d’enceinte au nord-est de la tour-donjon est plutôt de structure complexe. Un premier mur peu épais a été conforté par un contre-mur intérieur dans un second temps. Des sondages ponctuels au pied de ce mur a révélé les vestiges d’un dallage du côté est et une maçonnerie proche de la tour du côté ouest. Cette zone est complexe, et conserve des niveaux archéologiques en place malgré les dégagements conséquents des années 1970. En termes de dallage, un autre sol dallé, en mauvais état, a été dégagé à proximité de la tour orientale. Il comble l’espace d’une faille qui traverse la pièce. Dégagé initialement dans les années 70, il n’était protégé que par quelques centimètres de terre, à l’exception de plusieurs dalles qui étaient déjà visibles. Les modalités de restauration et de mise en valeur (ou non) de ce vestige, et des nombreux murs d’arase du tabulaire qui affleurent aux endroits de passage, seront précisées par l’architecte.


Un chantier de haut vol au château de Pierre-Percée


En parallèle des fouilles archéologiques préventives prescrites par la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la première phase des travaux portant sur la restauration des vestiges et la sécurisation des parties hautes menaçantes du château est déjà bien avancée. Le défrichage et le démoussage des zones à restaurer ayant permis aux entreprises d’y voir plus clair pour travailler, les échafaudages ont rapidement trouvé leur place pour débuter le dégagement et la restauration des murs d'enceinte. Dans ce même temps, la consolidation de la masse rocheuse fragilisée et rendue instable à cause de failles profondes a commencé. L'endroit inaccessible, ce sont encordés que les artisans travaillent au forage des rochers afin d’y placer des barres (d'ancrage) de confortement définitif pour mettre à l’abri le village quelques centaines de mètres plus bas. Une tâche périlleuse dans un cadre exceptionnel !


En visite avec les archéologues de l'INRAP


Dimanche 20 septembre 2020, dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine, vous pourrez exceptionnellement visiter le site (actuellement fermé au public) et ses fouilles archéologiques. Une occasion unique de découvrir l’archéologie préventive avec les archéologues de l’INRAP. Sur réservation uniquement au 03 29 42 22 22. Pour ceux qui ne peuvent profiter de l'occasion, Antoine Lacaille, Archéologue à INRAP, vous offre une visite guidée toute en vidéo. 


Fouilles archéologiques : premières découvertes


L’opération de suivi archéologique de l’élargissement du chemin d’accès à la plateforme du château a été effectué les 29 et 30 juin dernier par le Service Régional de l’Archéologie Grand Est, site de Metz. Elle a permis de découvrir une maçonnerie arasée et une fosse charbonneuse dont le niveau supérieur contenait notamment de la céramique. Les témoins de l’éboulement des maçonneries du château ont également pu être identifiés à l’emplacement de la future sapine du chantier. Ces vestiges ont pu être préservés en concertation avec les différents intervenants.


Grand tour d'horizon sur site 


Pour marquer comme il se doit le début des travaux de l'important chantier patrimoinial du Château de Pierre-Percée, une visite sur place a été organisée le 19 juin en présence de David Valence, Président de la communauté d'agglomération, Patrick Lalevée, vice-président chargé du Tourisme, Denis Guyon, maire de Pierre-Percée, Adeline Coignus, cheffe de projet, Angélique Mattéos, en charge de la technique sur ce projet et de journalistes de la presse locale. 


Début des travaux de consolidation patrimoniale du château de Pierre-Percée

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Les travaux viennent de commencer sur les vestiges du château de Pierre-Percée. Propriété de la commune, mis à la disposition de la communauté d’agglomération, maître d’ouvrage, le site qui surplombe la vallée des lacs fait en effet l’objet d’un projet de consolidation patrimoniale et de valorisation touristique. La première phase des travaux porte sur la restauration des ruines de la tour maîtresse, de la tour beffroi et des courtines. Menaçantes, les parties hautes de la tour beffroi seront sécurisées et consolidées, et la baie romane nord, effondrée au début du XIXe siècle, sera restituée. La végétation qui nuit à la préservation des vestiges sera dégagée et le rocher sud, instable, sera conforté. En parallèle, des fouilles archéologiques préventives sont prescrites par la Direction Régionale des Affaires Culturelles.


L'étude du projet de restauration du Château de Pierre-Percée est en cours


Avez-vous déjà fait la balade qui monte jusqu’aux ruines du Château de Pierre Percée ? De là-haut, vous avez une vue magnifique sur les Lacs. Pourtant ce château n’a bénéficié d’aucune rénovation depuis 1907. La communauté d’agglomération de Saint-Dié-des-Vosges entend bien sortir le site de sa torpeur et et mener une importante opération de valorisation patrimoniale et touristique. Une étude est actuellement menée depuis juin 2018 par le cabinet ARTENE et va permettre de planifier et chiffrer les travaux à réaliser. L’étude est financée à 50 % par la communauté d’Agglomération de Saint-Dié-des-Vosges avec une aide de l’État via la DRAC et des fonds européens Leader, via le Pays de la Déodatie.